Sony Ericsson mise à nouveau sur la convergence

Stratégie : Le fabricant, en passe d'être avalé par Sony, entend se démarquer en proposant des services convergents et multi-écrans. Une stratégie qui jusqu'à aujourd'hui n'a pas encore convaincu mais le groupe estime que le marché est désormais prêt...

Par Olivier Chicheportiche

  • 3 min

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Enième nouveau départ pour Sony Ericsson. Le fabricant qui n’est plus que le 10e vendeur mondial de mobiles (tous types confondus) au 3e trimestre selon les chiffres de Gartner avec une part de marché quasiment anecdotique de 2%, annonce une nouvelle stratégie.

La descente aux enfers n’est pas nouvelle. Le groupe a raté le virage du tactile entre 2008 et 2010 et en a longtemps payé le prix. Il s’est ensuite concentré sur les smartphones Android avec une gamme Xperia qui a connu un certain succès dans quelques pays. En France, Sony Ericsson est ainsi le numéro 4 du marché des smartphones avec une part de 10%.

Reste que ces résultats sont assez éloignés des ambitions initiales de la joint-venture. Au point qu’Ericsson ait décidé de revendre ses 50% de parts dans la co-entreprise. D’ici quelques mois, le fabricant deviendra une filiale à 100% de Sony. Et ce dernier, qui traverse également des difficultés, entend bien remettre l’entité sur les rails.

Comment ? En capitalisant sur les forces de Sony que sont le hardware (TV, consoles de jeu, tablettes, smartphones), les contenus (films, jeux…) et les services (PSN, Sony Entertainmement Network). En un mot, la convergence.

Le terme a été usé jusqu’à la corde, mais Sony Ericsson y croit dur comme fer. « L’ère du smartphone telle qu’elle a été initiée par Apple en 2007 est terminée, on démarre un nouveau cycle, celui de la convergence et nous pensons être les mieux placés pour le proposer », lance un poil provoquant David Mignot, Directeur général Sony Ericsson France, Belgique & Luxembourg.

La tablette : chaînon manquant pour lancer la convergence

Pour autant, cela fait des années que Sony Ericsson parle de convergence entre ces appareils, notamment ceux issus de Sony. Mais franchement, on a rien vu de concret. « C’est vrai mais jusqu’à aujourd’hui, la mise en pratique de la convergence était complexe, les technologies n’étaient pas mâtures », poursuit le dg.

« Nous nous sommes peut-être lancés trop tôt », complète Philippe Citroen, Directeur général Sony France. « Surtout, l’arrivée de la tablette tactile change la donne, simplifie les processus ».

Concrètement, que va proposer Sony pour ses futurs smartphones ? Les scénarios sont multiples : commencer un film sur sa TV, poursuivre la lecture sur son smartphone, transférer simplement des contenus de puis son smartphone vers la tablette puis vers la TV d’un simple glissé-déposé etc…

Evidemment, le système est ouvert et n’est pas réservé à un téléviseur Sony. Le tout serait rendu possible par des technologies de transfert souples comme le DLNA et le Wi-Fi. Objectif, ne pas se soucier du lieu de stockage du contenu pour le visionner, y accéder en tout lieux et tout le temps.

Surtout, la tablette tactile va devenir l’accompagnateur, le pilote des contenus dans le foyer. Le fabricant rappelle que 90% des usages à partir de ce terminal se font dans le foyer.

La tablette sera donc le support idéal pour ‘pousser’ différents contenus ou recevoir des contenus du téléphone. Elle constituerait ainsi le chaînon manquant pour enfin faire décoller cette convergence dont on nous parle depuis des années. Pourquoi pas. Mais encore une fois, l’idée est loin d’être nouvelle et est parfaitement exploitée par une Apple par exemple.

« Nous estimons être très bien placés car Sony est la seule marque à avoir la maîtrise des produits, des technologies et des contenus afin de proposer une continuité de l’expérience. Donc nous irons plus vite que les concurrents. Nos atouts sont majeurs », affirme Philippe Citroen. »Par ailleurs, les opérateurs mobiles surfent également sur cette tendance en proposant des offres de connectivité quels que soient les écrans. Nous pensons donc jouer la bonne carte ». Reste à savoir si cet argument parlera aux consommateurs.

En France, le futur Sony espère atteindre 15% du marché des smartphones contre 10% aujourd’hui. Les objectifs mondiaux ne sont pas encore connus.

Enfin, le fabricant va-t-il rester 100% Android comme c’est le cas aujourd’hui ? On rappellera que le groupe est officiellement partenaire de Microsoft pour Windows Phone.

Mais visiblement, l’ouverture, la souplesse du robot vert semblent suffire même si elle implique une certaine dépendance. « Le choix que nous avons fait été le bon. Mais ça ne veut pas dire que nous ne travaillerons pas avec Microsoft dans les prochaines années, si cela fait sens, nous le ferons », conclut David Mignot.

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AUTOUR DE ZDNET
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