Les clés 3G des géants chinois dans la ligne de mire de Bruxelles

Juridique : Les produits d'Huawei ou de ZTE écrasent le marché mais pour la Commission européenne, les fabricants chinois ne respecteraient pas les règles du jeu.

Par Olivier Chicheportiche

  • 2 min

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Avec l’essor de l’Internet mobile, les ventes de clés 3G ou de cartes data explosent. Rappelons qu’elles permettent de connecter un PC portable aux réseaux 3G/3G+.

Dans ce domaine, les fabricants chinois règnent en maîtres avec une part de marché de 90% ! ZTE (20 millions de cartes 3G vendues dans le monde) et Huawei inondent et se partagent le marché, au grand dam des européens.

Le belge Option, positionné sur le même terrain, s’est étonné de cette montée en puissance des groupes chinois. Ainsi, sa part de marché est passée en quelques années de 50% à 5% alors que le marché a été multiplié par 12. Une chute vertigineuse qui est due selon lui à des pratiques commerciales contestables.

90% du marché

La société a donc saisi la Commission européennes avec deux plaintes pour dumping, et pour subventions illégales. Visiblement convaincue, Bruxelles a donc décidé d’ouvrir une enquête formelle, pour le moment sur le volet dumping.

Pour Option, les groupes chinois vendent leurs clés à un prix nettement inférieur à leur marché de référence, voire en dessous du coût de revient. Des prix impossibles à pratiquer pour le belge.

Si l’enquête de la Commission conclut sur la culpabilité de ZTE, les droits de douane sur ces importations pourraient être relevés.

Interrogé par BusinessMobile.fr, ZTE confirme l’ouverture de cette enquête mais ne peut la commenter « dans la mesure où (le groupe) n’a toujours pas reçu de notification de la part de Bruxelles au sujet de cette enquête. Nous ne pouvons donc pas nous prononcer sur le contenu de leur action éventuelle ».

Le groupe souligne par ailleurs qu’il « collaborera avec la Commission. Nous sommes confiants sur l’évaluation correcte de l’UE qui apportera une solution raisonnable dont l’impact sera minimal sur nos opérations européennes ».

Un cadre de l’équipementier a néanmoins confié aux Echos : « Le dumping consiste à vendre plus cher à l’étranger que sur son marché domestique. Or, jusqu’à 2009, il n’y avait pas de clefs 3G en Chine. Option essaie de se défendre sur le terrain politique car il n’a pas réussi sur le plan économique ». Le belge appréciera.

Concernant la plainte pour subvention illégales, Bruxelles n’a pas encore décidé d’ouvrir une enquête. Sur ce point, Option dénonce un système évoqué depuis longtemps par les concurrents européens et américains des groupes chinois.

Ces derniers bénéficieraient de crédits bancaires très supérieurs à leur chiffre d’affaires, mais aussi d’un régime fiscal et de dispositions réglementaires favorables de la part des autorités chinoises.

La Commission a 45 jours pour décider ou non d’ouvrir une enquête qui pourrait également déboucher sur un relèvement des droits de douane.

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AUTOUR DE ZDNET
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