Internet Mobile : la saturation des réseaux ne serait pas si proche

Avis d'expert : L'explosion du trafic data devrait pourvoir être jugulée sans investissements massifs, souligne une étude qui contredit le discours ambiant.

Par Olivier Chicheportiche

  • 3 min

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Ce n’est pas un scoop, avec le succès des smartphones, l’explosion du haut débit mobile en Europe devrait se poursuivre cette année. Selon une étude de CCS Insight, le nombre d’abonnés haut débit mobile sur le Vieux continent devrait passer de 22 millions de personnes à fin 2009 à 43 millions en 2011.

Cette explosion du trafic pose une nouvelle fois la question de la saturation des réseaux 3G+ à certains moments de la journée. En Angleterre par exemple, O2 a indiqué que le trafic de données avait été multiplié par 18 cette année tandis qu’aux USA, les abonnés AT&T (iPhone) ont parfois bien du mal à établir une connexion correcte.

Pour beaucoup d’observateurs, la montée en débits des réseaux sans fil est un passage obligé pour accompagner cette explosion des trafics, ce qui implique de lourds investissements, notamment dans la 4G (LTE) qui permet un débit théorique de 100 Mb/s. Mais les terminaux ne seront pas prêts avant 2013.

Le passage au LTE n’est pas urgent

Pourtant, selon une étude d’Exane BNP Paribas et du cabinet de consultants Arthur D. Little, révélée par la lettre EuroTMT et Les Echos, ces investissements ne pourraient être maîtrisés à court terme.

« Les opérateurs européens devraient être capables de s’en sortir avec des investissements qui représenteront 12 % du chiffre d’affaires en 2015, contre 10 % aujourd’hui. La plupart des opérateurs n’ont pas besoin du LTE avant 2013 », peut-on lire dans le document.

L’étude préconise plusieurs pistes pour accompagner de façon économique l’explosion du trafic. Il y a bien sûr la mise à jour des réseaux 3G+ qui ont en ont encore « sous la pédale », le HSPA peut désormais grimper jusqu’à 40 Mb/s théorique. Une solution « à un moindre coût pour écouler le trafic », souligne les auteurs.

Une solution d’ailleurs partagée par la plupart des équipementiers télécoms qui préconisent également ce type de solution. Et les opérateurs privilégient également ce choix qui permet de limiter leurs investissements.

« La 3G+ restera prépondérante dans les 4 prochaines années car il y a déjà 267 réseaux 114 pays. Nous pensons que cette évolution du HSPA permettra de faire coexister longtemps 3G+ et LTE au sein par exemple de terminaux bi-mode. Pour les opérateurs, cela permettra de rentabiliser les investissements actuels tout en montant progressivement en charge », nous expliquait Philippe de la Fortelle d’Ericsson

Autre piste, « les opérateurs devraient pouvoir écouler une part de plus en plus significative de ce trafic via leurs réseaux fixes, grâce à l’utilisation du Wi-Fi ou encore des Femtocell ». C’est exactement ce que fait SFR en France en France en pariant sur les réseaux privés WiFi et en installant ces Femtocell chez ses abonnés.

Cet accessoire permet concrètement d’améliorer considérablement la connexion 3G à l’intérieur du foyer. Avec ce boîtier Femtocell, l’appel mobile passé depuis son domicile passe par le réseau fixe. « Grâce au Femtocell, le mobile 3G+ se retrouve en condition optimale en termes de couverture et de vitesse, il permet de gérer le trafic de 5 mobiles (voix data) dans le foyer », explique Pierre-Alain Allemand, directeur général Réseaux.

Selon Cisco, cité dans l’étude, en France, 28 % des connexions à Internet depuis des « smartphones » pourraient être acheminées par Wi-Fi en 2014. Encore des économies pour les opérateurs.

Mais ces derniers pourraient optimiser la consommation de leurs réseaux de façon encore plus simple et peu coûteuse. Il leur suffit de mettre en place des accès privilégiés. C’est le cas de Vodafone Espagne. « Il s’agira d’un accès prioritaire lorsqu’il y aura une congestion du réseau », a expliqué Michel Combes directeur général de l’opérateur.

« Les clients veulent avoir le choix, ils n’ont pas tous les mêmes besoins. L’internet ‘best effort’ pour tous n’est pas la solution », ajoute-t-il. « Ce choix devrait dynamiser le développement de l’internet mobile tout en créant de la valeur pour les opérateurs ».

Cette option est de plus en plus discutée chez les opérateurs européens. « Une telle mesure offre un retour sur investissement plus rapide pour l’opérateur qu’un investissement dans le réseau », expliquait à BusinessMobile.fr, Ahmed Guetari, directeur technique zone Europe de Juniper Networks; entreprise spécialisée dans les équipements réseaux..

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