App Store : un parcours du combattant pour émerger et pour convaincre

Analyse : La nouvelle étude de l'agence Surikate sur les usages de l'App Store en France démontre une fois de plus la complexité pour un éditeur de toucher et de fidéliser un mobinaute.

Par Olivier Chicheportiche

  • 4 min

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Les succès phénoménaux d’Angry Birds ou encore de Cut the Rope font rêver n’importe quel développeur d’applications iPhone. Mais chacun le sait : sur l’App Store, il y a beaucoup d’appelés mais bien peu d’élus.

Si 46 millions d’applications iPhone sont téléchargées chaque jour dans le monde (!), bien peu permettent aux éditeurs et aux développeurs de vivre de leur travail. Mais au-delà des stars de l’App Store, comment peut-on émerger dans une offre pléthorique et surtout fidéliser l’utilisateur ?

C’est la question à laquelle a voulu répondre l’agence française Surikate, spécialisée dans la promotion d’applications mobiles. Elle a ainsi interrogé 4600 personnes propriétaires d’un iDevice (à partir de sites comme ZDNet.fr et BusinessMobile.fr) afin de connaître leurs habitudes en matière de consommation d’applications.

Une chose est sûre : émerger sur l’App Store est un vrai parcours du combattant. Et lorsqu’un mobinaute télécharge enfin une application, celle-ci n’a que quelques minutes pour convaincre.

La prédominance des pages ‘Top’

Il faut d’abord savoir que l’application App Store présente sur les iPhone demeure le canal de recherche et d’installation numéro un. 92% des sondés l’utilisent contre 7,5% qui choisissent de passer par la version PC ou Mac d’iTunes.

Première difficulté pour les éditeurs, une forte proportion des utilisateurs (42%) va sur l’App Store sans savoir ce qu’ils recherchent. Pour découvrir une application, ils se rendent en priorité sur la page des ‘Tops’ où figurent les applications les plus populaires (Top gratuit, Top d’une catégorie).

57% utilisent un mot clé et Genius, le moteur de recherche, jugé peu efficace, vient loin derrière.

Traduction, en étant absent de ces pages de palmarès, il est bien difficile d’attirer le mobinaute. En dehors de ces pages, trouver une application s’avère complexe, sauf en tombant dessus par hasard. Surikate parle ainsi de « parcours du combattant » pour émerger.

Ainsi, si 89% des sondés déclarent télécharger au moins une application par semaine (28% au moins une application par jour), ils sont 87% à ne rien télécharger lors d’une visite sur l’App Store, tout simplement parce qu’ils n’ont pas trouvé de réponse à leur besoin.

Surikate glisse néanmoins qu’il existe des stratégies pour remonter sur ces pages, notamment en ‘poussant’ l’application au meilleur moment de la journée afin de provoquer plus de téléchargements et donc une meilleure visibilité.

Une fois l’application trouvée, quels sont les critères de décision pour la télécharger (ou pas) ? 86% des sondés expliquent que le prix est le premier facteur.

Le succès de l’achat ‘in-app’

Il faut ainsi savoir que presque 16% des personnes interrogées déclarent n’avoir jamais téléchargé une application payante (45% sur Android). 56% n’ont jamais dépensé plus de 5 euros par mois et 55% dépensent en moyenne 2 euros par mois sur l’App Store.

Par contre, l’achat ‘in app’ a le vent en poupe et permet aux éditeurs de contourner le blocage suscité par le prix d’une application. De plus en plus de jeux par exemple sont proposés gratuitement mais intègrent des bonus (niveaux, pouvoirs…) payants. 46,7% des sondés affirment ainsi avoir déjà acheté du contenu dans une application.

« Les applications les plus rentables sont les applications gratuites qui incluent de l’achat in-app », souligne Surikate. 15% des sondés ont déjà dépensé plus de 8,99 euros par ce biais. Un constat qui n’échappera pas aux développeurs. Pour 75% d’entre eux, le budget ‘in app’ mensuel est néanmoins inférieur à 1 euros par mois.

Si le prix est un facteur de choix central, la fiche de description influence 80% des sondés. 76% font attention aux captures et 75% à la note des utilisateurs. Autant de points sensibles qui doivent être maîtrisés de près par les éditeurs.

Concernant les notes, le challenge est de pousser les utilisateurs à évaluer les applications. Ce qui devient de plus en plus compliqué. Si 37,5% des sondés notaient fréquemment les applications en 2011, ils ne sont plus que 19,5% en 2012. La part de ceux qui ne notent jamais est passée dans le même temps de 11 à 23%.

Lorsque l’application est enfin téléchargée, la bataille est loin d’être gagnée pour l’éditeur. 88,4% des sondés suppriment dans la journée une application qui leurs déplaît. Parmi eux, 72% la suppriment immédiatement après un premier test.

Une application est immédiatement supprimée si le premier test ne convainc pas

« L’application a quelques secondes pour convaincre. Il faut donc faire attention à ce qui est affiché dans les premières secondes d’utilisation, à l’ergonomie. Imposer à l’ouverture un formulaire d’inscription est par exemple suicidaire », commente l’agence.

Car la sélection est très sévère. Si 88% possèdent plus de 20 applications dans leur iPhone (29% plus de 80), 96% n’en utilisent que 3 par jour. 38% ont plus de 20 applications qui n’ont pas été ouvertes depuis des mois. 60% font le tri une fois par mois. « Installation ne veut pas dire utilisation », souligne Surikate.

Comment alors rétablir le lien entre l’éditeur et l’utilisateur ? Les mises à jour restent le meilleur moyen puisque 99,6% des utilisateurs les installent et 64% le font lorsqu’ils reçoivent une notification.

45% des sondés ouvrent une application immédiatement après sa mise à jour, d’où l’intérêt pour les développeurs de supporter soigneusement leurs créations afin d’éviter qu’elles ne sombrent dans les limbes de la mémoire du smartphone et ranimer ainsi son utilisation.

Encore faut-il que celle-ci n’ait pas été tout simplement jeté… 65% des sondés suppriment des applications (surtout des jeux) quand l’espace vient à manquer contre 2,6% qui ne le font jamais…

/ Powercenter

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